Le premier cimetière présent sur la commune se trouvait autour de l'église Saint-Julien à l'emplacement de la place du foirail aujourd'hui place de Genouillac. Cette église sera vouée à la destruction vers 1830, elle est toujours présente sur le plan de 1826.
C'est au travers une lettre du 27 fructidor An XII ( 14 septembre 1804) adressée au préfet que nous apprenons que ce cimetière pose problème. Il est relaté que Terrasson est touché par des maladies contagieuses qui font de ravages. Ces maux proviennent du vieux cimetière, est cité : " l'ancien cimetière ou pour mieux dire, le foirail...est plein dans toute son étendue. Des corps morts depuis 3 ou 4 ans, et on ouvre plus aucune sépulture sans déterrer des restes d'un cadavre mal consumé. La terre que renferme les anciens cercueils est toujours infecte et dégoutante de pourriture. Quelque fois même on en retire des corps dont la dissolution est à peine commencée...ainsi la contagion se communique, delà ces fièvres putrides, malignes, dissentriques qui depuis 3 mois sacrifient tant de victimes".
Avec ce document, on peut en déduire que les problèmes apparaissent dans le courant de juin 1804 probablement avec les premières chaleurs estivales. Malgré cela, le Maire ( Mayaudon-Lafauconie) reste indifférent aux problèmes et ne semble s'en soucier, il ne prend aucune part à la désolation générale.
De plus, il est à noter qu'il existe au niveau national depuis le 23 prairial An XII (12 juin 1804) un décret impérial sur les sépultures. Hasard de date avec les problèmes du cimetière de Terrasson ou pression locale et politique pour la restructuration de ce vieux cimetière ?
Ce décret promulgué par Napoléon Bonaparte à Saint-Cloud rassemble dans un seul corpus toutes les règles précédentes sur les cimetières. celui établit notamment :
- Les tombes doivent être mises en dehors de la muraille de la ville
- Les tombes doivent être égales pour éviter les discriminations entre les défunts.
- Sur les tombes des défunts illustres on peut faire sculpter une épitaphe.
- L'inhumation doit avoir lieu dans des fosses séparées.
- Des concessions peuvent être acquises par les familles.
Ce décret à deux motivations principales qui sont l'hygiène sanitaire et le genre idéologique et politique.
Pour Terrasson, des projets commencent tout de même à émerger, la majorité veut placer un nouveau cimetière entre le grand chemin de Terrasson à Brive à l'endroit le plus humide et malsain et de plus exposé aux inondations. mme de Rouffignac propriétaire de ce terrain refuse de le donner, elle propose d'offrir un terrain sur les hauteurs à proximité de l'église.
Dans l'inventaire des archives du château du Fraysse (famille Saint-Exupéry), il est stipulé la cession d'un terrain pour le cimetière délibéré par le conseil municipal le 20 pluviôse An XIII ou XIV ( 9 février 1805 ou 1806).
Cette cession de terrain se fera sous plusieurs conditions :
- De faire enlever tous les cerisiers qui sont sur le terrain
- Que la récolte de cette année lui appartiendra (à. la famille Saint-Exupéry)
- Que le terrain sera clos conformément à la loi.
- Que la somme de 600 francs soit payée.
Lors d'un décret impérial en date du 29 août 1810 autorisant Mr. le Maire à faire l'acquisition du terrain pour le cimetière moyennant la somme de 600 francs. Le gouvernements et les autorités ignorent que le Maire est déjà en possession du terrain converti en cimetière depuis 4 ans ( donc 1806) sans aucunes autorisations, sans l'avoir payé, ni payé les revenus et les contributions.
On sait qu'en 1809, la somme de 600 francs n'était pas payée et que la clôture n'était pas réalisée engendrant des dégâts sur la propriété de Mr. De Saint-Exupéry par des malfaiteurs. Celui-ci demande à Mr. le Maire de payer :
- La somme de 600 francs pour l'acquisition du cimetière.
- De payer une compensation de la prise de possession depuis 4 ans et d'en payer les contributions soit 120 francs.
- De payer les enlèvements de fruits, potage du jardin, détérioration et enlèvement d'arbres fruitiers...des arbres des allées, des serments de vignes dus à la non fermeture pour la somme de 240 francs.
En 1865, la commune cède à Mr. de Saint-Exupéry une partie de chemins déclassés devenus inutiles à la circulation contre du terrain pour l'agrandissement du cimetière.