Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

   Le domaine  de Teyssenat est cité par l'Abbé Audierne en 1851 dans : " Le Périgord oublié" comme ayant été une villa romaine dont quelques débris fut mis à jour. On peut également cité en relation avec cette origine la découverte de monnaies romaines en 1851 et 1924. 

   par la suite, nous retrouvons, en ce lieu un château dit château de Teyssenat démolit en 1788 et remplacé par une maison dite plus commode. ce domaine était la propriété de M. le Maréchal, duc cd Noailles comme en atteste l'extrait de vente daté de 1709 de celui-ci à la famille Bouquier :

"Aujourd'hui, 27° mars 1709, au lieu dit de Terrasson, en Périgord, avant midy, régnant Louis, Roy, et par-devant moy, notaire royal, soussigné, et témoins bas-nommés, a esté pesonnellement estably noble Gabriel de la Rouquette, escuyer, major du régiment de Gensac, actuellement au service de Sa Majesté, restant de présent au présent lieu, lequel, de sa bonne vollonté, a vendeu et transporté, vend et transporte à perpétuité et à jamais à sieur Gabriel Bouquier (grand-père de Gabriel BOUQUIER conventionnel, ils portent tous les deux le même prénom), bourgeois et marchant, habitant dudit présent lieu, issi présent et acceptant, sçavoir : et son fief, appelé de Teyssenat, sais en la présente paroisse, relevant en hommage de Mgr le Mareschal, duc de Noaillies, consistant en cens, rentes, acapte, autres droits et devoirs seigneuriaux, suivant et conformément au tiltres et recognoissances faictes en faveur des autheurs des seigneurs de Sallagnac par les autheurs tenanciers dudit tènement de Teyssenat, en date des 3° aoust 1471 et 25° février 1492, confrontant, ledit fief et tènement, du levant, avecq le tènement des Fauries et de Chanbrucés et domaine noble du Fraissé ; du couchant, avecq le tènement Delchampt, Delpouch et tènement de Barbel, et du nord, au fleuve de Vézerre. Lad. venthe faite pour et moyennant le prix et somme de dix-huit cens livres..."

   Le domaine de Teyssenat passe dans la famille de Bouquier par cet achat réalisé par le grand-père de Gabriel en 1709 pour la somme de 1800 livres. 

   Gabriel est né à Terrasson et probablement à Teyssenat le 10 novembre 1739, fils de Guillaume Bouquier (commissaire de l'intendance de Guyenne) et de Pétronille Teilhet. Il sera baptisé à Terrasson le 12 novembre 1739. 

   Gabriel BOUQUIER se marie en 1784 avec mademoiselle Treillard de Lachapelle du Basty, de cet union naitront 3 enfants : 

           - Françoise-Zénobie

           - Jeanne-Olympie

           - Pierre-Mathieu

    Gabriel a un frère Élie-Guillaume Bouquier de Teyssenat, juge au tribunal de district, au tribunal de département de la Dordogne et premier juge au tribunal de Sarlat. Il épouse mademoiselle Jeanne Navet de Saint-Preuil et auront 5 enfants : 

         - Guillaume-Mathieu Bouquier qui sera suppléant de juge de paix à Terrasson puis juge de paix mais aussi Maire de la commune du 10 août 1840 au 8 avril 1848.

           - François Bouquier, mort aux armées. 

           - Servaine Bouquier

           - Françoise Bouquier

           - Marie Bouquier

 

   Jeanne-Olympie (fille de Gabriel) épouse en 1814 Guillaume-Mathieu Bouquier son cousin (fils de Élie-Guillaume Bouquier). Celle-ci décédera peu de temps après son mariage et Guillaume-Mathieu épousera en seconde noces dame Marie Martin de Laulerie par qui se transmettra la maison de Teyssenat. On peut y mentionner ensuite les Fleury de la Ruelle-Olive. Mlle Olive retrouvera dans les greniers de Teyssenat la correspondance du conventionnel Bouquier, documents vendus à la ville en 1987. 

   Des trois enfants de Gabriel BOUQUIER, son fils Pierre-Mathieu décèdera assez jeune. Jeanne-Olympie marié à son cousin Guillaume-Mathieu décèdera également peu de temps après son mariage sans descendance. Reste Françoise-Zénobie (Zénobie, nom de l'impératrice de Palmyre au III° siècle) qui décèdera à Terrasson le 26 février 1866 à 7h du matin, vieille fille sans descendance, elle habite la maison de ses parents. Sa sépulture est présente dans le vieux cimetière de Terrasson. Par contre aucune traces d'une sépulture de Gabriel Bouquier son père décédé en 1810. 

 

De Teyssenat à l'héritage de Gabriel Bouquier

   Mr. André Delmas (historien) situe la maison de Gabriel BOUQUIER dans l'ancien château abbatial, brûlé depuis, et qui se trouvait au niveau des remparts de l'église saint-Sour et non la maison renaissance qui était une propriété de la famille. Gabriel BOUQUIER n'aurait donc pas habité la maison Renaissance. 

   Cette même information nous est également transmise dans l'ouvrage de Gabriel Lafon : "Gabriel BOUQUIER de Terrasson, député à la convention nationale...", il est cité page 134 : "Du 6 octobre 1810. Sont comparus, Léger Jayle et Julien Alibert, voisins, lesquels nous ont déclaré que le 6 du mois d'octobre, M.Bouquier Gabriel, âgé de 70 ans, propriétaire à Terrasson, marié à Françoise Treilhard Lachapelle, né de Guillaume Bouquier et de Pétronille Teillet, est décédé le 6 octobre, à 10 heures du matin, à sa maison,sise à l'abbaye" ( place de l'abbaye).

   De plus une autre source vient confirmer cela, en effet Mr. René Larivière cite dans son ouvrage : " l'église et l'abbaye de Saint-Sour à Terrasson " page 31 : "Le conventionnel Bouquier achètera l'abbaye, et au moins trois petites maisons seront encore dans la succession de Zénobie Bouquier lors des transactions pour la construction du presbytère".

   Françoise-Zénobie, femme de coeur et savante sans descendance vivait retirée, elle aimait les poules et les moineaux à qui elle faisait de belles funérailles lors de leur décès. Par son testament déposée chez maitre de Lamaze, notaire à Terrasson, le 8 mars 1866, elle avait institué comme légataires universels les pauvres malades de l'hôpital connu sous le nom de l'hôtel-Dieu à Paris à charge de quelques legs de publier les ouvrages de son père, charge qui ne fut jamais exécutée. Suite à son décès, la direction de l'assistance publique de Paris organise une vente aux enchères pour l'entier de la maison Bouquier.

   Mr. Jean-Baptiste-Edouard Galy, né à Périgueux le 18 juin 1814 est docteur en médecine, chevalier de la légion d'honneur, fondateur de la Société Historique et Archéologique du Périgord ( S.H.A.P), il en est le président et créera le musée de Périgueux dont il est le conservateur. Lors de cette vente, il se porte acquéreur des notes manuscrites et dessins de Gabriel Bouquier, voici ce qu'il découvrit dans une chambre où personne ne pénétrait : "...On m'introduisit dans une pièce étroite où tout était désordre. Au milieu des bouquins moisis, gisaient des tableaux noircis par la fumée, et des portefeuilles bourrés de papiers. J'ouvris un des portefeuilles et j'éprouvais un véritable saisissement. Je passais rapidement aux autres, et j'eus la même surprise. je venais d'entrevoir deux ou trois cents dessins et vieux maîtres Italiens, Hollandais, Flamands et français, un millier d'études et d'aquarelles de Gabriel Bouquier, et, à en juger à première vue, plus de quatre mille estampes des graveurs célèbres de toutes les époques, à commencer par Lucas de Leyde et à finir aux charmants aquafortistes des règnes de Louis XV et Louis XVI. C'était bien là ce cabinet précieux conservé avec un certain mystère par Mlle Bouquier. Je m'assis et ne quittait plus des yeux ces portefeuilles, objets de ma convoitise. Après trois heures où je vis défiler devant moi le baroque mobilier de cette antique maison, je devins l'heureux propriétaire des trésors d'art que le peintre Périgourdin avait amassés dans ses voyages en France et en Italie. Et à quel prix ! À moins de cinq centimes la feuille !

   D'après ce descriptif rapide de Mr. Galy, on dénombre déjà plus de 5000 oeuvres d'artistes ! Il affirme bien que cela lui revient à 5 centimes la feuille. Si, on fait un calcul rapide, il aurait déboursé entre 200 et 250 francs pour l'intégralité de ces achats. 

   À en voir la liste Mr. Galy découvre un vrai trésor d'artistes qui était totalement inconnu des Terrassonnais, le tout accumulé par Gabriel BOUQUIER en sa maison. La liste dressée par Mr. Galy est impressionnante et a surement contribuée à remplir une parti du musée de Périgueux mais que sont devenus toutes ces oeuvres en si grande quantité. 

   Parmi l'école Italienne : Polidore Caldara, Barth, Citadini, Le Guerchin, Salvator Rosa, Liano, Juan de Juvarra, Galli, Panini, Piranisi, Servandoni...

   L'école Hollandaise : Class Berghem, David Téniers le Jeune, Van Goyen, Nieulandt, Guillaume et AdrienVan de Velde, Rémi Nooms, Jeanne Sibylle Kuslen...

   Pour la France : Nicolas Poussin, Claude Gellée, S. Bourdon, Verdier, Israël-Silvestre, Francisque Millet, Les Desportes, Gillot, Lancret, Manglard, Joseph Vernet, Bouchet père et fils, Chardin, Fragonard, La Rue, Laurent Cars, Cochin, Sené, Sarazin, Lagrenée jeune, Jeantean, Parizeau, Hubert Robert, Peyron, Louis David, Touzé,Clérisseau, Lantara, Boissieu, Norblin...

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :